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Comment réagir face aux craintes des nouvelles recrues du paysage ?

Dans le secteur du paysage comme dans bien d'autres, il n'est pas forcément évident de se comprendre entre générations ! Les jeunes paysagistes peuvent avoir certaines appréhensions vis-à-vis des métiers d'extérieur et de l'entreprise, et cette dernière ne sait pas toujours comment se placer par rapport à la « génération Z ». Une situation qui, non adressée, peut mener à la rupture de contrat et obliger l'entreprise du paysage à relancer un recrutement. Nous avons recueilli les principales interrogations d'étudiants et apprentis paysagistes lors du salon Paysalia et avons fait appel à Benoit Brissinger, chef d'entreprise du paysage, pour savoir comment y répondre. De quoi améliorer nettement la relation intergénérationnelle !

© Crédit photo : Asier / Adobe Stock

Crainte n°1 : « Le métier de paysagiste est très pénible pour le corps. Nous avons peur des conséquences sur le long terme. »
 

Que le paysagiste qui n'a jamais entendu cette phrase lève la main !

Si les vibrations mécaniques, le port de charges, l'utilisation d'agents chimiques et les mauvaises postures présentent des risques pour la santé, le secteur du paysage compte bien améliorer les conditions de travail. À commencer, selon Benoit Brissinger, par la mécanisation !

« L'investissement en mécanisation se rattrape sur le temps d'exécution du travail. On prévoit beaucoup en amont avec du partage de matériel et nous avons un pôle QSE qui nous sensibilise aux bonnes pratiques. Maintenant, les jeunes collaborateurs ne voient plus leurs collègues trop forcer et c'est tant mieux. Il ne faut pas se tuer au travail, même s'il y a un minimum à accepter. »

Une mécanisation qui peut être difficile à intégrer dans le budget des petites structures, qui n'ont pas toutes les moyens d'investir dans un taille-haie à 8 000 €. Cependant, l'innovation fait des merveilles et plus les années passent, moins le corps sera sollicité pour effectuer des travaux de paysagisme, en témoigne l'arrivée récente des exosquelettes sur le marché. Un atout indéniable pour favoriser le recrutement de jeunes paysagistes !

 

Recrutement dans le paysagisme :
des idées pour valoriser le secteur auprès des jeunes !

 

Crainte n°2 : « L'ancienne génération n'aime pas que les jeunes arrivent avec de nouvelles idées ou donnent leur opinion. On ne se comprend pas. »
 

Oui, le fossé générationnel existe, d'ailleurs il a toujours existé. Mais il peut s'avérer bénéfique lorsque l'on pose les bases d'une bonne communication, comme le souligne Benoit Brissinger !

« Nous impliquons tous les matins nos apprentis paysagistes dans nos briefings et on leur donne la parole. Les jeunes collaborateurs ont quelque chose à nous apprendre : ils sont fougueux, ont une vision, des ambitions différentes. Tout cela peut être salutaire pour une entreprise du paysage qui cherche à se développer ! »

Pour pallier cette incompréhension entre les générations, le « reverse mentoring » sera donc important : laisser les jeunes former, à leur tour, leurs managers. Souvent technophiles, ils peuvent par exemple vous aider à prendre en main une nouvelle technologie, comme la réalité virtuelle ou un logiciel de conception paysagiste. Les jeunes se sentent ainsi considérés, acteurs de l'entreprise, et plus en phase avec la génération déjà en place. Parce que le recrutement d'un jeune paysagiste peut apporter bien plus qu'une simple main d'œuvre, il faut savoir rester ouvert d'esprit !

 

Crainte n°3 : « C'est difficile de trouver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Quand on voit son conducteur de travaux se lever à 5h pour rentrer à 21h, cela fait peur. »
 

Si les anciennes générations mettaient le travail sur un piédestal, les jeunes paysagistes ont une tout autre vision de l'entreprise. Ils préfèrent désormais privilégier une expérience authentique et humaine, sans sacrifier leur vie privée. Si bien qu'ils n'hésitent plus à quitter une structure où ces facteurs ne sont pas réunis, entraînant une charge supplémentaire pour l'entreprise qui doit de nouveau recruter. Alors, comment aborder ce délicat équilibre dans un secteur où l'on compte rarement ses heures ?

« Il faut remettre le travail-plaisir sur une place centrale. Si quelqu'un vient au travail avec la boule au ventre, tout le monde en pâtira. On doit rester attentif car la productivité doit être au rendez-vous, mais je préfère qu'un collaborateur fasse moins d'heures en périodes creuses et vienne au travail avec envie lorsque les besoins sont plus importants, parce qu'il aura eu le temps de profiter de ses proches, de se reposer ou de faire du sport. » explique Benoit Brissinger.

Le travail reste un facteur d'accomplissement important pour les jeunes recrues qui ont besoin de trouver du sens dans ce qu'ils font. C'est, encore une fois, en leur donnant la parole et en leur permettant de mettre en œuvre leurs idées, que ce sens sera donné. Pensez également à leur dire pourquoi elles doivent faire telle ou telle tâche avant de leur dire comment la faire !

 

Crainte n°4 : « En tant qu'apprenti paysagiste, je dois gérer à la fois le travail et les cours. C'est difficile de jongler entre les deux. »
 

Pour ceux qui sont recrutés en apprentissage, l'entrée dans le monde du travail peut être doublement difficile à vivre. Mieux vaut débuter un contrat d'apprentissage quelques semaines avant le début des cours, pour permettre à l'apprenti paysagiste de prendre ses marques dans l'entreprise sans se sentir « noyé ».

« Nous avons un référent dans l'entreprise, qui s'occupe de la présentation de l'intégration des nouveaux, qui également s'assure tous les vendredis que tout va bien et regarde ce que l'apprenti paysagiste a fait dans la semaine. On utilise le carnet de liaison pour savoir ce qu'il fait à l'école, ce qui nous permet de suivre son acquisition de connaissances et de vérifier qu'il les a bien assimilées, mais aussi d'y noter nos remarques afin que les enseignants puissent en tenir compte. » raconte Benoit Brissinger.

 

Les secrets d'un apprentissage réussi dans les métiers du paysage

 

Une entreprise du paysage qui embauche un apprenti joue un rôle fondamental dans l'obtention de son diplôme, ce qui permettra in fine d'embaucher un nouveau collaborateur déjà familier des valeurs et méthodes de l'entreprise. Faire preuve de proactivité sur ce qu'il se passe à l'école est nécessaire pour atteindre ce but commun, et facilitera grandement cette période délicate à gérer pour tout apprenti paysagiste.

Que vous soyez face à un apprenti, un jeune collaborateur ou une classe d'élèves qui assistent à votre présentation des métiers du paysage, connaître en amont leurs principales objections permet de les désamorcer rapidement et d'agir en conséquence. C'est un facteur déterminant pour rendre le secteur du paysage plus attractif et faciliter le recrutement pour toute la filière !


(1) Unep : Chiffres clés 2019 : des indicateurs économiques à la hausse malgré un besoin de recrutement persistant



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