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Jardinier paysagiste, une profession prête à relever les enjeux de demain

Communiqué de presse

Tous les deux ans, le concours du Carré des Jardiniers met à l’honneur la profession de jardinier paysagiste. Sa prochaine édition est actuellement lancée et les candidatures se finalisent. L’occasion de donner la parole aux finalistes et Maîtres Jardiniers des dernières éditions afin qu’ils évoquent leur métier, ses enjeux et sa modernité.

 

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Le métier de jardinier paysagiste a beaucoup évolué ces dernières années et continue de le faire afin de répondre à des enjeux pluriels. Il s’agit entre autres d’accompagner les particuliers dans la conception de jardins respectueux de la nature et de l’environnement dans lequel ils sont implantés ou de travailler avec les collectivités locales pour intégrer le végétal comme une véritable réponse aux problématiques urbaines (pollution, îlots de chaleur…), le jardinier paysagiste a un véritable travail de pédagogie à réaliser au quotidien.

Son objectif : rapprocher l’homme de la nature et faire comprendre la nécessaire primauté du végétal dans les jardins et les espaces publics. 

 

Ainsi le métier de jardinier paysagiste évolue pour répondre aux changements actuels, notamment climatiques et sociétaux. Les professionnels en sont convaincus, notamment les finalistes du Carré des Jardiniers. Ils savent qu’ils ont un rôle primordial à jouer pour penser aujourd’hui le jardin du (bon) vivant de demain, thème du concours cette année ! 

 

 

Remettre le végétal au coeur des jardins et espaces verts pour lutter contre le changement climatique

 

Le changement climatique impacte le quotidien des paysagistes qui, en fonction de leur territoire, de leur terroir, doivent adapter leurs pratiques et réaliser un travail de pédagogie à l’attention de leurs clients. Cet enjeu est fondamental pour aujourd’hui, comme pour demain, comme le souligne Antoine Deltour, finaliste du Carré des Jardiniers 2019 :

« Cela fait plusieurs années que nous enchaînons les saisons de sécheresse printanière et hivernale. Nous sommes préoccupés par les problématiques liées au vivant qui est chamboulé, chahuté par le réchauffement climatique. Dans notre région, certaines essences ne sont plus recommandées car trop fragiles. Nous ne les plantons plus, comme le hêtre par exemple. Nous devons adapter notre palette végétale et nous orienter vers des variétés d’arbres comme le chêne vert, plus méditerranéen. Nous avons également la volonté de travailler avec les sols en place et de ne pas trop les déstructurer. Nous adaptons les végétaux aux conditions du sol et non l’inverse ».

 

 


 

 

Cette problématique climatique est aussi celle de la préservation de la biodiversité et de la place du végétal dans les jardins. « Si nous ne sommes pas les premiers à défendre la biodiversité, personne ne le fera », souligne Sylvère Fournier, Maître Jardinier 2015.

« Il faut que nous pensions des palettes végétales adaptées aux régions où nous sommes implantés. Les pépiniéristes proposent une diversité de végétaux bien acclimatés et les clients entendent que leurs jardins doivent évoluer, être plus économes en eau et qu’avoir un beau jardin ne signifie pas forcément avoir un beau gazon ! Pour moi, c’est une hérésie de réaliser des jardins complètement morts, avec uniquement du minéral ou du gazon synthétique. Il ne faut pas faire des déserts, mais aller vers une opulence végétale différente. Notre mission principale est de rapprocher nos clients de la nature. Cela leur permet de s’évader ! ».

 

 


 

 

Une vision que partage Luc Echilley, Maître Jardinier 2013 qui est convaincu qu’il faut remettre le végétal au cœur du jardin :

« L’enjeu est de bien faire comprendre aux jeunes et aux personnes qui souhaitent un jardin que le végétal est notre cœur de métier. Nous ne sommes pas des constructeurs, ni des décorateurs de jardin, mais des personnes qui font naître des jardins ce qui nécessite du temps et revêt une notion de poésie. Il faut oublier les effets de mode, la construction de « jardins catalogues » et le végétal vu comme un produit. Il est primordial de mettre des gardes fous, car nous travaillons avec du vivant. Notre plus-value est liée au végétal, à la compréhension des personnes et du jardin, et non dans une approche « constructeur et décorateur ». Il y a une prise de conscience actuelle du grand public sur cette importance du végétal et la nécessité de prise en compte des saisons et du temps long du jardin. L’évolution est positive ! ».

 

 


 

 

Les espaces verts ne sont plus un complément aux projets d’aménagements, mais de véritables réponses aux problématiques urbaines d’ilots de chaleur, de bien-être ou encore de pollution.

« Reverdir nos villes doit être une priorité pour lutter contre les îlots de chaleur, mais également pour une question de qualité de vie. », explique ainsi Laurent Gras, Maître Jardinier 2019. « Il faut amener la campagne en ville pour que les gens puissent respirer, faire des breaks. Nous avons également un travail de pédagogie à réaliser tant auprès de nos clients (pour les sensibiliser), que de nos fournisseurs (pour disposer de matériaux fiables avec un bilan carbone acceptable) et de nos collaborateurs. Le travail paie : les nouvelles générations sont plus sensibles à ces questions du fait de leur formation et de la société dans laquelle ils vivent. Le tri, le recyclage et la gestion des déchets issus du paysagisme sont, par exemple, une évidence pour eux. ».

 

 


 

 

Les jardiniers paysagistes accompagnent donc les changements sociétaux actuels. Ils ont un rôle primordial à jouer et ils en sont conscients. En effet, comme le souligne Anne Cabrol, Maître Jardinier 2017 :

« Nous sommes en train de vivre un changement de mode de vie dans notre quotidien, dans notre manière de consommer, de voyager, de vivre nos loisirs. Le paysagiste a un rôle à jouer dans ce changement de mode de vie. Un rôle de pédagogie, de communication, mais également celui de se battre pour implanter du végétal en milieu urbain afin de lutter contre les ilots de chaleur et de créer du lien social ».

 

 


 

 

Recruter et former les futurs jardiniers

 

Tandis que les particuliers développent un véritable engouement pour la nature et l’aménagement de l’extérieur de leur maison et que le marché des collectivités se portent bien, le secteur du paysagisme est toutefois confronté à une véritable problématique de recrutement. Un aspect primordial, auquel il faudra trouver des réponses comme le souligne André Bisaccia, finaliste du Carré des Jardiniers 2019 :

« Nous aurions la capacité d’embaucher davantage, mais nous avons du mal à trouver des collaborateurs. Nos métiers n’attirent pas ou moins que d’autres secteurs comme celui du bâtiment par exemple. La profession de paysagiste possède plusieurs facettes, des spécialisations : entretien, création, élagage, collectivités, particuliers… Il faudrait que ces dernières soient mieux valorisées pour faire connaître la diversité des métiers du paysagisme et le rendre plus séduisant. C’est un beau métier, un très beau métier !

Cet enjeu est également celui de la formation et de la synergie à développer entre MFR (Maisons Familiales Rurales), écoles et professionnels. Il est important que ces derniers puissent intervenir en permanence auprès des apprentis pour expliquer le métier, les techniques, les spécialités. ».

 

 


 

 

Cette problématique de formation est également liée à un enjeu de communication autour du métier et du jardin de manière générale. « Il existe une prise de conscience des gens, des politiques sur l’importance de préserver l’environnement, de protéger la biodiversité et de végétaliser les milieux urbains, notamment », souligne Anne Cabrol, Maître Jardinier 2017.

« Notre enjeu est de faire de la pédagogie au quotidien auprès des clients, de notre entourage ou encore des futurs professionnels. J’interviens régulièrement au Lycée Horticole de Dardilly (69) et je m’aperçois que nous sommes parfois confrontés aux habitudes des paysagistes d’avant. Or beaucoup de ceux qui veulent devenir jardiniers ont envie de voir le métier différemment : un métier qui porte une attention particulière au végétal, qui intègre de la taille douce, qui prend en compte la biodiversité dans le choix des palettes végétales, qui pense également des solutions nourricières. Aujourd’hui le métier s’est ouvert à un public plus large, notamment plus féminin ou en reconversion professionnelle. Pour moi, l’avenir de la profession passe par une plus grande mixité de profils et par une autre vision du métier plus proche de la nature et moins mécanisée ».

 

 


 

 

Une vision partagée par Antoine Deltour, finaliste du Carré des Jardiniers 2019, qui aimerait sensibiliser les futures générations :

« Je dirais aux jeunes paysagistes : Faites attention ; vous travaillez d’abord et avant tout avec le vivant. Respectez-le ! Il faut aller au-delà de la clôture et du revêtement de sols : planter les bonnes essences, redonner de la perméabilité aux sols. C’est un enjeu colossal, inhérent aux formations qui doivent évoluer dans le bon sens ».

 

La question de la formation est donc centrale pour aujourd’hui comme pour demain. Hommes et femmes de leurs temps, les jardiniers paysagistes contribuent à changer les mentalités et à imaginer le monde de demain. Un monde qui redonne toute sa place au végétal et place le (bon) vivant au cœur de ses préoccupations.

 


 

La vision de Laurent Bizot, président de l'UNEP - Être en avance sur son temps

 

En permanente évolution, le métier de jardinierpaysagiste s’adapte aux évolutions de la société, comme le souligne Laurent Bizot, Président de l’Unep :

Métier de tradition par nature, être jardinierpaysagiste aujourd’hui demande en réalité d’être toujours en avance sur son temps. Il ne s’agit plus seulement de connaître les tendances, les couleurs, les styles de jardins ou les plantes à la mode. Il faut être à la pointe des dernières techniques pour rassurer un client toujours plus informé, anticiper les évolutions du climat pour créer des jardins pérennes, être pédagogue pour faire évoluer les mentalités. Zéro phyto, robotisation, digitalisation de l’activité, protection de la biodiversité, adaptation au dérèglement climatique, les nouveaux enjeux de notre profession ne manquent pas. Nous sommes prêts à relever ces défis.

 


Rendez-vous du 30 novembre au 2 décembre prochain, à Lyon – Eurexpo – France, pour découvrir les jardins créés par les 5 finalistes de l’édition 2021 autour de la thématique du jardin du (bon) vivant !

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Photo de couverture : © Envato - jchizhe



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